Bonjour à toutes et tous
Que pensez vous du départ de Renaud Lavillenie de son club d'origine, le CAC, et de notre ville Cognac ?
(cf article de la charente libre :
Ismaël KARROUM
C'est tellement énorme que ça ressemble à une
mauvaise blague. Renaud Lavillenie ne sera plus l'étendard sportif de
Cognac pour seulement.... 8.000€. A l'année! Meilleure performance
mondiale 2009 au saut à la perche, champion d'Europe en salle, médaillé
de bronze aux derniers championnats du monde, Renaud Lavillenie ne
portera plus les couleurs de Cognac sur tous les stades du monde pour
seulement 666€ par mois!
Et encore, cette somme représente un
maximum. Renaud Lavillenie est loin, très loin, du sport business. Sa
demande formulée au Cognac Athletic Club (CAC) était même truffée de
primes d'objectifs: pour une saison entière, il demandait 5.000€ de
fixe, puis 500€ par tour d'interclubs. Il y en a deux. Au minimum, le
CAC aurait donc dû lui verser 6.000€ sur la saison.
Les 2.000€
supplémentaires étaient conditionnés à l'obtention du titre de champion
de France et à ses résultats aux championnats du monde en salle et
championnats d'Europe en plein air.
En échange, Renaud
Lavillenie aurait continué d'arborer le maillot du CAC sur les pistes
françaises et européennes et aurait participé au challenge Taransaud,
le traditionnel meeting de printemps du CAC. Avec le mot «Cognac»
inscrit en toutes lettres sur un torse qui survole désormais des
sommets.
L'amertume du Département
Actuellement en
Allemagne, Jean-Paul Delbouys, le président du CAC, persiste: le club
ne pouvait assumer une telle charge. L'accepter aurait mis le CAC en
péril. «Ses demandes correspondent à l'intégralité de ce que nous
percevons des athlètes pour les licences. C'est comme si tous les
licenciés du club finançaient un seul d'entre eux», assure le président
des athlètes cognaçais. Il préfère se priver d'une locomotive au
rayonnement national et à l'envergure internationale. Sa
contre-proposition était de 4.000€.
Le président des athlètes
cognaçais estime aussi que c'est grâce à son action et à celle des
dirigeants du club que Renaud Lavillenie a pu bénéficier du soutien du
conseil général de la Charente et de la région Poitou-Charentes. «Grâce
à nous, il a perçu 16.000€ de la Région et du Département», dit-il.
Une
version mise à mal par le conseil général. En l'absence de Franck
Bonnet, vice-président chargé des sports, en congés, Saskia Berthelon,
directrice de la communication, explique: «Nous avons contacté Renaud
Lavillenie suite à un article qui évoquait les risques de son départ. A
l'époque, notre soutien était de 800€. Nous l'avons fait passer à
1.500€ pour le soutien au sportif de haut niveau et nous avons mis en
place avec lui une convention de communication pour un montant de
7.500€. ça s'est passé directement avec l'athlète».
Au total, le
Département verse donc 9.000€ sur un an au sauteur à la perche qui a
franchi le mur mythique des six mètres. «Le club ne nous a jamais
appelés pour évoquer un risque de départ ou nous tenir informé». La
directrice de la communication du conseil général ne cache pas son
amertume face à l'épilogue.
D'autres collectivités ont
contribué à l'effort pour conserver le perchiste champion d'Europe. La
Région abonde désormais de 7.000€. La communauté de communes complète à
hauteur de 2.000€.
Cognac perd un athlète,
le CAC gagne 16.000 euros
Restait
à convaincre la ville et le Cognac Athletic Club. Le dossier a achoppé.
Aucune autre piste ne semble avoir été abordée: quête de sponsors
privés pour faire entrer 8.000€ dans les caisses du CAC, effort sur la
subvention municipale pour permettre à Jean-Paul Delbouys de s'aligner
sur la demande de Renaud Lavillenie. La ville se refuse à soutenir un
sportif seul.
Or aujourd'hui, Renaud Lavillenie n'est plus
seulement un sportif, c'est aussi un vecteur de communication. Un
athlète qui fait rayonner la ville et le territoire. Cet été, à l'aube
des championnats du monde, les médias nationaux s'étaient emparés du
phénomène Lavillenie. Dans chaque article, chaque reportage radio,
chaque prestation télé, le nom, le mot «Cognac» était cité.
Sur
France 2, France 3, Eurosport, dans L'Equipe, Le Monde, Le Parisien, Le
10 Sport, sur RMC, Europe 1. Qui, à Cognac, peut prétendre porter aussi
haut les couleurs de la ville? Et pour 8.000€, maximum.
Dans
l'affaire, tout le monde n'est pas perdant. Grâce au départ de Renaud
Lavillenie, le CAC va gagner.... 16.000€. 7.920€ de droit de
compensation et 7.920€ de plus d'indemnité de formation. Cognac perd un
grand athlète au grattage, le CAC gagne des euros au tirage.
Allez les Filles
Allez le CBB